Le théorème de Calimero

« Alors ca c’est inzuste, C’est vraiment trop inzuste ». Calimero
Aujourd’hui, je n’étais pas patiente avec ma fille: c’était un matin classique, nous étions en retard pour l’école, et elle prenait son temps, j’étais de plus en plus stressée, et cela s’est terminé par une fessée.
Prendre du recul pour observer la réaction en chaîne
Avec du recul, je me rends compte que c’était totalement injuste de ma part. Pourquoi étions-nous en retard? Tout simplement parce que nous avions pris notre temps avant de nous lever¹ … tout simplement parce que j’étais fatiguée … tout simplement parce que j’avais lu tard hier soir au lieu de me coucher tôt. Comme le dit le blog Education Joyeuse, dans le très juste article « Les enfants ne sont pas des adultes en miniature », ce n’est pas aux enfants à répondre à nos besoins : nous avons la responsabilité de leurs besoins et des nôtres. Les besoins des enfants n’entrent pas en conflit avec les nôtres. Lorsque nous le vivons mal, c’est parce que nous n’avons pas suffisamment pris soin de nous et de nos besoins (repos, alimentation, émotions, etc.) ».
En fait, c’était entièrement de ma faute ! Le point de départ du problème était un plaisir égoïste, ou tout au moins personnel. Quand on analyse la réaction en chaîne, j’ai vraiment honte rétrospectivement de cette fessée injuste.
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Arrêter de reprocher aux autres nos propres fautes
C’était à moi, en tant que parent, de mieux organiser le planning, de mieux anticiper les choses. Il est absurde de mettre une telle responsabilité sur les épaules d’une petite fille de 4 ans, aussi raisonnable soit-elle. Lorsque je suis en avance, disponible et reposée, je souris aux espiègleries de ma fille. Je suis indulgente. Je prends mon temps, et je respecte son temps¹ à elle.
Ce matin, ce n’était pas elle qui avait changé d’attitude. C’était moi.
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Observer notre part de responsabilité
Je me rends compte que c’est un réflexe naturel que de blâmer son entourage ou les circonstances extérieures de nos problèmes, comme le personnage de Calimero qui considère qu’il attire tous les malheurs du monde ¹ et qui répète en boucle : « c’est vraiment trop inzuste ».
Mais qu’il faut savoir prendre du recul et ses responsabilités². Arrêter de rejeter systématiquement la faute sur les autres. Reconnaître ses erreurs pour toujours tenter de s’améliorer.
Par exemple, on a toujours tendance à blâmer celui qui est infidèle, celui qui part … C’est un réflexe naturel, « à chaud ». Mais, en prenant du recul, pourquoi est-il parti ? Quelle est notre part de responsabilité ? N’est-ce pas notre attitude, notre indifférence, nos actions ou nos insuffisances qui l’ont poussé à réagir ? Le but n’est bien sûr pas de se flageller et, à l’inverse, de s’accuser de tous les maux. Mais d’admettre que, dans les relations humaines, les responsabilités sont souvent partagées …
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Savoir demander pardon
« On peut aussi reconnaître avoir fait des fautes vis-à-vis d’autres. Une personne attira mon attention sur l’origine du mot « avouer » : il vient de advocare, » appeler à soi, convoquer. » Donc il convient d’avouer ses fautes à soi-même. C’est un acte fondamental d’appeler à soi, de faire siennes, de reconnaître d’anciennes actions que l’on regrette. On peut alors demander pardon à l’autre et réparer éventuellement des dommages causés alors qu’on les avait déversés sur l’autre ou sur la Terre entière ; autrement dit, en prenant la responsabilité de son erreur, on reprend aussi son pouvoir personnel. » Maud Séjournant, La spirale initiatique.
Parfois, on a besoin de temps pour voir sa part de responsabilité ; mais il me semble qu’il n’est jamais trop tard pour l’exprimer et dire ce que l’on reconnaît . Pour présenter ses excuses. Récemment j’ai demandé pardon à quelqu’un car je l’avais blessé involontairement il y a trois ans. A l’époque, j’avais l’impression que tous les torts lui revenaient. Aujourd’hui, je me rends compte de ma part de responsabilité, que ma propre attitude l’avait poussé à certaines réactions excessives. Je lui ai demandé pardon, ne sachant pas si c’était utile (n’y avait-il pas « prescription » ? ) mais il m’a dit que cela lui faisait plaisir, et en un sens le soulageait. Ce n’était pas trop tard.
Au quotidien, quand je sens que je dépasse les bornes, je demande pardon à ma fille. Je pense que ce n’est pas une preuve de faiblesse mais au contraire de force, et un bon exemple à lui donner. On peut faire des erreurs, mais on peut présenter ses excuses après.
Chercher à progresser … sans pression excessive
Bien sûr, l’étape suivante, c’est de réagir avant de faire la faute ; mais on est tous humains après tout… Ce qui me paraît le plus important, c’est de chercher à s’améliorer progressivement¹, sans pour autant tomber dans une pression excessive contre-productive.
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Et vous, savez-vous reconnaître vos torts ou avez-vous tendance à blâmer les autres de tous vos maux ? Savez-vous prendre votre part de responsabilité et demander pardon même (et surtout) quand les torts sont partagés ?
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