Le bon moment, c’est maintenant

« Life is what happens to you while you’re busy making other plans. » John Lennon
Hier, je discutais avec un ami qui m’expliquait à quel point il se sentait coincé dans une vie qui ne lui convenait pas, ou plus, avec une femme qu’il n’aimait plus, aucune vie intime depuis 3 ans à part des relations extra-conjugales peu épanouissantes, et une sorte de colocation sans passions ni loisirs partagés.
Forcément, la question qui vient naturellement c’est : « Pourquoi supportes-tu cela depuis si longtemps si cela ne te convient pas ? Qu’attends-tu pour changer de vie¹ ? » Sa réponse : « Tu comprends, ce n’est pas le bon moment… » Parce que ses enfants ont des échéances importantes et qu’il ne veut pas les perturber, parce qu’il n’a pas rencontré quelqu’un d’autre, etc. En fait, il a peur.
Voir aussi ¹ Oser changer de vie Laisser partir ce qui doit partir…. Deux méthodes différentes pour avancer dans la vie
Ce ne sera jamais le bon moment
Je connais au moins deux autres cas similaires, et vous en avez probablement aussi dans votre entourage (à moins que vous ne soyez concerné directement !). On attend « le bon moment » pour se séparer, pour démissionner, pour faire un enfant, pour acheter une maison, pour lancer sa boîte, pour partir, pour changer de ville, pour changer de vie…
Je vais vous confier un secret : on peut attendre indéfiniment… ce ne sera jamais « le bon moment ». Il y aura toujours des éléments extérieurs dans votre vie, des conditions matérielles, financières, logistiques, d’organisation, de sentiments, d’entourage, qui vous bloqueront et mettront des barrières au changement.
La question est davantage : êtes-vous prêt à sauter ces barrières pour vous retrouver et être heureux ? A franchir le pas ?
J’aime beaucoup ce passage du livre de Tim Ferriss, La semaine de quatre heures : « Ce n’est jamais le bon moment. J’ai un jour demandé à ma maman comment elle avait décidé quand avoir son premier enfant, moi, en l’occurrence. La réponse a été simple : « Nous voulions un enfant et nous nous sommes dits que cela ne servait à rien d’attendre. Ce n’est jamais le bon moment pour avoir un enfant. » Eh oui !
Pour toutes les choses les plus importantes, le moment est toujours mauvais. Attendre le bon moment pour quitter son boulot ? Les étoiles ne s’aligneront jamais et les feux rouges de la vie ne passeront jamais au vert en même temps. L’univers ne conspire pas contre vous, mais il ne se met pas non plus en quatre pour vous faciliter les choses. Les conditions ne sont jamais parfaites. « Un jour » est une maladie qui emportera vos rêves dans votre tombe avec vous. Les listes de « pour » et de « contre » ne valent pas mieux. Si c’est important pour vous et que vous voulez le faire, « un jour ou l’autre », faites-le aujourd’hui et corrigez le tir chemin faisant. »
Reculer pour mieux sauter ? Ou reculer pour mieux reculer ?
Souvent, les gens attendent que la vie prenne les décisions à leur place.
C’est parfois nécessaire, quand on est dans un épais brouillard et que l’on n’a aucune visibilité ¹. Dans ce cas, il est en effet dangereux d’avancer dans une direction inconnue, prise au hasard, à l’aveugle.
Mais, parfois, on connaît déjà la réponse. On connaît déjà la direction à prendre, au plus profond de soi. On sait déjà que la voie actuelle est une voie sans issue, dans laquelle on ne se projette pas ou plus. Et c’est de ce cas-là que je veux parler aujourd’hui.
Croyant reculer pour mieux sauter, en fait, on recule pour mieux… reculer. Et, pendant ce temps-là, la Vie passe. Un dicton dit : « Chaque minute passée à broyer du noir, c’est soixante secondes de bonheur perdues. » J’ai envie de le transposer en « Chaque minute passée sur une voie sans issue, c’est soixante secondes de bonheur perdues. »
Voir aussi ¹ Bien (se) conduire sur le chemin de la Vie
Procrastiner encore et encore… Ou prendre les choses en main ?
Reculer pour mieux… reculer, c’est en fait procrastiner, remettre à plus tard la décision difficile à prendre. Mais si plus tard, c’était trop tard ¹ ?
Quand je sais que j’ai quelque chose à faire que j’ai tendance à éviter et à remettre, parfois je me dis pour passer à l’action : « de toutes façons, il faudra bien le faire. » Donc autant le faire maintenant. Attendre n’apporte rien, sinon de ruminer des pensées en boucle et d’amplifier le problème.
Voir aussi ¹ L’allégorie de la grenouille cuite à petit feu
Combien de temps allez-vous accepter l’inacceptable ?
Finalement, l’inacceptable, c’est une notion très relative.
J’ai un ami qui était coincé pendant plusieurs années dans une relation passionnelle et destructrice, du type « Je t’aime moi non plus » et « Ni avec toi ni sans toi ». Un jour, il a pris sa décision, et a rompu. Il est tellement épanoui depuis… Il s’est retrouvé.
J’aime beaucoup cette phrase, entendue de la bouche de Claudio Naranjo lors d’un séminaire sur l’ennéagramme : « When enough is enough ? It is enough when you DECIDE that it is enough. » Cela suffit quand vous DECIDEZ que cela suffit.
Il n’y a que vous qui puissiez décider de combien de temps encore vous allez accepter ce qui est inacceptable pour vous… Et si vous arrêtiez de subir votre vie ?
Regarder et affronter ses peurs pour débloquer la situation
Toutes ces excuses que l’on se trouve pour reculer, procrastiner, remettre à plus tard ( » Ce n’est pas le bon moment » « Je n’ai pas les moyens » « Ce n’est pas si facile » « C’est la crise » « Les enfants sont trop petits » « Les enfants passent leur bac » « Les enfants vont se marier » ) prennent en fait leur racine dans nos peurs. Ce sont des façades qui évitent d’aller voir ce qu’il y a au plus profond de soi…
Il n’y a donc pas d’autre solution que d’aller vraiment regarder la peur fondamentale, la peur « Source » ¹. Au fond, quelle est votre véritable peur ? Qu’est-ce qui vous empêche vraiment d’avancer ? La peur d’échouer ? D’être seul(e) ? De l’avenir ? De la responsabilité ? Du jugement de vos proches ? D’aller contre la « tradition » et l’histoire familiale ?
Cette peur, il faut l’identifier, la regarder, la décortiquer, et la désamorcer. Car, souvent, une peur c’est très abstrait, mais quand on la décompose et qu’on se dit : « que se passera-t-il dans le pire des cas« , on s’aperçoit qu’elle est surmontable.
Par exemple, si l’on a peur d’être seul, on peut réaliser qu’on peut être tout à fait aussi seul, sinon plus, dans un couple non épanouissant… Et que la période de solitude tant redoutée sera peut-être une période nécessaire de reconstruction sur des bases enfin personnelles. Autre exemple : j’ai une amie qui me confiait sa peur de lancer son activité commerciale, alors qu’elle avait la passion, les fonds, et les compétences nécessaires. Je lui ai dit la phrase magique déjà citée plus haut : « que se passerait-il si tu échouais ? » Au pire, cela lui ferait une bonne expérience… Elle n’avait pas grand-chose à perdre et beaucoup à gagner…. Le lendemain, elle me disait qu’elle se lançait !
Bien sûr, tout le monde n’est pas égal devant l’affrontement de ses peurs fondamentales. Souvent, c’est lié à une question de confiance en soi, qui s’acquiert (ou pas) dès l’enfance. Quand les « bagages » sont trop lourd, il peut être utile de solliciter une aide extérieure ², de se faire aider, accompagner dans son changement de vie.
Voir aussi ¹ Traverser ses peurs ² Nos réponses face aux difficultés de la vie
Le bon moment, c’est maintenant
En fait, le bon moment, c’est maintenant. Au moment même où vous savez, où vous sentez que c’est la bonne décision ¹ pour vous, et qu’il faudra de toutes façons la prendre à un moment ou un autre. Tout le reste, ce sont des excuses et des peurs. Tout le reste, c’est du temps perdu, des « morceaux de vie » perdus…
Alors, qu’attendez-vous ?
Voir aussi ¹ Prendre le temps de prendre la bonne décision
4 réponses à “Le bon moment, c’est maintenant”
Parfait votre article tout est dit simplement merci
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Merci beaucoup Silvia, votre retour me fait très plaisir.
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Parfait votre article tout est dit simplement merci
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Merci beaucoup Silvia, votre retour me fait très plaisir.
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